Quand j’ai créé mon site, j’étais super fière ! Ben oui, j’y avais mis du cœur, du temps, de l’énergie.. J’osais ENFIN me dévoiler plus, m’afficher avec mes compétences. Bon, il y a toujours des choses à améliorer bien sûr ! Mais le fait même de l’avoir « accouché » était une telle victoire pour moi.
Oui parce que jusqu’à récemment, force est de constater que je naviguais presque en cachette. Je sais ce que je fais, je sais que je suis douée dans ce que je propose, mais je n’avais au grand jamais tenté de l’afficher, de communiquer dessus, d’en faire en fait réellement une activité au sens propre.
A quoi cela est dû ? Tellement de choses en fait. Il y a eu le classique syndrome de l’imposteur bien sûr et bien sûr toutes mes peurs personnelles liées à mes expériences de vie… enfin, cette partie sera le sujet de sûrement pleins d’autres posts !
Revenons à mon site, ce bébé, que j’ai déjà envie de rechanger compte tenue des dernières
transformations qui ont eu lieu en moi . J’en étais fière donc. Et je l’ai partagé avec des amis proches pour avoir leur retour, leur impressions, leurs critiques aussi bien sûr ! De façon générale, tous l’ont trouvé super. Mon Ego en a été plus que satisfait et s’est même rengorgé de suffisance, clairement ! Il lui en faut peu à celui-là pour se faire mousser !!
Et puis il y a eu cet ami... Vous le connaissez bien, c’est celui qui trouve toujours le moyen de toucher un point sensible avec toute sa bienveillance. Cet ami qui m’a dit que oui, mon site était super beau et tout et tout… mais qu’il ne me ressemblait pas vraiment. Et là, c’est le gros trou noir !
Incompréhension totale ! Comment ce site, que j’avais mis tant de cœur à faire, à imaginer, pour lequel j’avais choisi les photos, j’avais écrit et réécrit les textes… comment ce site pouvait-il ne pas me ressembler ?
« il ressemble à tous les sites des thérapeutes actuels, je n’y retrouve pas ce qui fait que tu es unique, Marie-Pierre Touchard »
Dieu que ces mots sont difficiles à entendre ! Je les ai accepté, j’ai pris le temps de méditer dessus. Cela m’a fait mal sur le moment, c’est vrai. Et en même temps, je ne pouvais pas me permettre de balayer simplement cet avis car je sais depuis longtemps que ma vérité n’est pas universelle.
Alors j’ai accepté et ai continué mon bonhomme de chemin en gardant cette réflexion dans un coin de ma tête.
Un temps, j’ai eu la sensation de comprendre un peu mieux ce que cet ami a voulu dire. Car oui, j’ai accepté de dévoiler une part de moi, de me reconnaître en tant que professionnelle dans ce milieu. Mais en même temps, je n’ai pas affiché réellement ma différence, ce qui fait mon unicité.
Et hier soir, alors que je suis actuellement dans une situation inconfortable au niveau de mon corps physique, j’ai vraiment eu la sensation d’intégrer son message.
Oui, ce site me ressemble, j’y ai mis du cœur, je me suis affirmée dans qui je suis. Mais non, il ne me ressemble pas vraiment car je n’ai affiché que la surface.
Moi qui adore écrire, je l’ai laissé là, sans vraiment vivre, comme une réalisation qui devait prendre vie par elle-même. Et j’ai fuis l’écriture depuis, sans réussir à me poser pour laisser les mots couler. Tout comme j’ai réussi à me réaliser dans l’affirmation de qui je suis, mais en stoppant quelque part là le chemin de peur de vivre pleinement cette affirmation.
J’ai des rêves et des projets pleins la tête, et depuis que je me recentre pleinement dans le processus créatif, je m’aperçois de tout cela. Et je vois ce que je fuis. Alors oui, il y a chez moi dans mon cycle régulièrement des temps d’intégration ou l’immobilité est nécessaire. La différence est qu’aujourd’hui, je les accueille en me laissant traverser par eux, et je ne m’y enferme plus comme des excuses pour ne pas faire ce qui doit être fait. Les mots n’ont jamais cessé de m’appeler. Je recommence à les offrir au monde.
